J'aime contredire, imposer mes propres règles, faire les choses à ma façon malgré les avis contraires et inutile de tenter de me faire changer d'avis. ♢ Mon nom de famille est connu par énormément de personnes grâce à l'entreprise de mon père. ♢ L'attachement est source de soucis à mes yeux, je le fuis comme la peste, sauf exception. ♢ J'ai passé (et je passe encore) tout mon temps avec ce que l'on appelle la jeunesse dorée. ♢ Je ne suis rien sans ma musique, ni sans ma voiture. ♢ Mis à part ma famille, personne n'est au courant de mon adoption, c'est toujours dangereux d'avouer ses faiblesses face à n'importe qui. ♢ Je suis le mec toujours en retrait du groupe, qui observe longuement pour deviner le caractère d'une personne, mais qui ne fait jamais le premier pas, sauf s'il y a un intérêt derrière pour l'entreprise. ♢ Je fume, je bois, rarement jusqu'à l'excès. ♢ En apparence je suis un insensible, mais mettez-moi devant Mommy et mes yeux vont rougir en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. ♢ Je sais manipuler les gens sans scrupules, mais je ne m'en sers que pour le business, ou pour me venger.

Si je devais me souvenir d’une chose, d’une seule chose, ce serait la vision des murs jaunes de l’orphelinat et des portes qui claquaient lorsque nous courions dans les couloirs. D'aussi loin que je me souvienne, la couleur n’existait pas. Je suis né en Russie, au début de l'été 1989, mais je n’ai commencé à vivre qu’à partir de 1992. Durant pratiquement trois ans, mon enfance n’a été qu’une succession d'événements pénibles et douloureux. D’images floues d’une femme qui se penche sur mon berceau, de l’odeur de la mort et l’apprentissage du deuil avant même de connaître la signification de ce mot. Durant pratiquement quatre ans, j’ai connu plusieurs foyers, j’ai connu ce que c’est que d’être arraché à sa famille plusieurs fois, trimbalé de droite à gauche avec un petit ours en peluche comme seul ami. Durant pratiquement trois ans, mon enfance n’a été qu’une terre dévastée et aride où rien ne poussait.

Si je devais me souvenir d’une chose, d’une seule chose, ce serait la vision d’un tout petit garçon en short rouge qui court en riant face à son destin parce que ses nouveaux parents venant d'Angleterre sont aux portes de l’orphelinat, qui court malgré les hurlements des nourrices qui le supplient presque d’arrêter de sauter partout afin qu’il reste beau et propre pour le grand jour, ses pas résonnent à travers les vieux bâtiments au rythme de son cœur qui s’emballe. Je me souviens qu’il m’a fallu préparer mes affaires et ranger la petite chambre que je partageais avec Anton, il était aussi brun que j’étais blond, mais nous étions inséparables. Je me souviens qu’on se tenait la main, la nuit, pour nous endormir.

Durant des années, j'ai vécu sans me poser de questions, enfant chéri de tous, admiré pour son calme impressionnant, mais inquiétant par trop de silence. Puis est venu l’adolescence et le mal être que ressent chaque personne passant par là. Tu connais ce sentiment d’être incomplet, de ne pas savoir qui tu es, de te regarder dans la glace chaque matin, chaque soir et d’y voir un vide à te donner le vertige, tu le connais, hein ? Mais chez moi, cela a été décuplé. Je me suis tourné vers de nombreux vices pour combler ce manque, mais en vain. Au fond des verres, dans les cendres des joints, dans la poudreuse, dans les paradis artificiels et entre les reins des filles, je n’ai pas trouvé de réponses. Alors, je me suis mis à écrire et à développer une plume singulière et schizophrène. Avec ce besoin de me créer des masques, de m’inventer des vies parallèles sans bien comprendre pourquoi. Après de longs mois emplis de doutes et de questions sans réponses, mon père m'a rappelé mon rôle d'héritier, celui qui doit reprendre le flambeau sans se brûler avec.

J'ai accepté, mais en imposant mes propres règles malgré les réprimandes de mon père. En chaque personnes issues de la bourgeoisie, j'ai vu d'éventuels collaborateurs, des génies avec un potentiel à en faire pâlir un bon nombre de patrons. Pourtant ce n'était jamais assez, l’insatisfaction était mienne, j'étais comme un lion affamé en cage attendant son repas. Il est arrivé là, sans crier gare, à la sortie d'une boite chic alors qu'il n'avait pas l'air de faire partie d'une famille réputée. Il est entré sans demander une autorisation à l'intérieur de ma Maserati. Depuis ce jour, je vois en lieu le bras droit parfait, le soutien manquait à un équilibre autrefois fragile. Certains disent que Jad a su dompter le loup, il parait que les rumeurs ne sont pas toujours fausses.

PRENOM ET PSEUDO: Sarah, painful secret. ~ ÂGE: 23. ~ PAYS: france. ~ COMMENT ES-TU ARRIVÉ ICI?: par bazzart. ~ SCÉNARIO: oui, celui de Jad  ~ AVIS: c'est beau, pile dans les tons que j'aime.  ~ AVATAR: benjamin eidem.