en tant que comédienne, greer a appris à vivre avec les recettes des spectacles dans lesquels elle jouait, comme tous ses collègues intermittents du spectacle, elle n'a pas choisit cette voix pour l'argent mais pour la passion des arts et de la comédie. ♢♢ cette passion c'est son père qui la lui a transmise, professeur de littérature il ne ressemblait pas à tous ces professeurs dont les années passées à devoir affronter des classes d'élèves plus ou moins intéressés et plus ou moins disciplinés n'ont pas taris sa passion pour les textes. ♢♢ véritable petite diva, elle laissait partir en fumée une partie de ses maigres revenus pour se payer les services d'un agent, et avait l'habitude de voler des vêtements dans les costumes de scènes, pour combler son manque de revenus, sans jamais se faire prendre. ♢♢ elle avait décroché un rôle dans une pièce de théâtre à West End à Londres, mais un énième changement dans l'écriture, l'obligeant à partager l'affiche avec un autre acteur alors qu'elle pensait et croyait être la vedette lui a fait faire un véritable caprice et quitter la production de la pièce. ♢♢ en quittant coupant court de manière précipitée à son contrat, elle s'est retourné vers son agent, les yeux remplis de l'espoir naïf qu'il parviendrait à lui retrouver un rôle de premier titre dans les jours suivant. ♢♢ tout ce qu'il trouva à lui proposer fut un poste de professeur d'art dramatique à bristol, après s'être sentie offusquée et insulté, greer du se résigner à accepter ce poste, sous peine de ne plus être capable de payer son loyer.

Greer Laine est convaincue d'avoir du talent. Greer Laine est pense qu'au fond elle est quelqu'un d'exceptionnelle et qu'elle mérite beaucoup mieux que tout ce qu'elle a et que tout ce qu'elle a eu jusqu'à présent. Greer Laine est tellement passionnée par le théâtre qu'elle ne comprend pas comment une personne aussi passionnée qu'elle ne peut pas avoir un talent aussi reconnu par ses pairs. Greer Laine ne comprend probablement pas que l'on peut être passionnée par une chose et ne pas pour autant exceller dans cette matière. Greer Laine devrait apprendre qu'à moins faire la diva, elle aurait peut-être plus de chances et d'opportunités de rencontrer du monde et de progresser, si seulement elle voulait bien accepter les critiques et les remises en question. Si seulement elle n'effrayait pas toutes les personnes sur son passage ou ne leur inspirerait pas que du mépris à cause de ses petits caprices. Greer Laine déteste les journalistes, parce que tous les matins elle parcoure les pages cultures des journaux, des magazines, des sites d'actualité et les chroniques culturelles de radio, à la recherche d'une mention de son nom. Greer Laine c'est le genre de personne à taper dix fois par jour son nom sur Google, en particulier sur Google Actualités et dans les réseaux sociaux, plus Twitter que Facebook par exemple. Greer Laine c'est le genre à attendre beaucoup trop de la vie et à être vouée à être éternellement déçue. Greer c'était cette petite fille à l'école, au collège et au lycée qu'on adorait détester, parce qu'elle avait tout pour elle, elle était belle, et elle le savait, elle était populaire, et elle le savait, juste assez aimable et studieuse en cours pour s'attirer les sympathies des professeurs sans avoir l'air d'une tête d'ampoule par ses camarades, la fille cool à la récré et qui en plus de ça était gentille. c'était celle qui organisait des booms avant tout le monde, celle chez qui on rêvait d'avoir une invitation, pas parce qu'elle vivait dans une splendide maison, mais parce qu'elle savait bien faire les choses. Celle qui avait des parents à l'équilibre parfait, juste assez attentionnés et cool à la fois, modernes et qui lui faisaient confiance. La vie de Greer est et a toujours été un cadeau empoisonnée. On le dit et on le répète encore, Greer Laine c'est le genre à attendre beaucoup trop de la vie et à être vouée à être éternellement déçue. Elle s'était trouvé un garçon, un gentil garçon, aimable, attentionnée, vraiment le gendre parfait, le père parfait pour ses futurs enfants, l'ami parfait... Sauf qu'il lui manquait quelque-chose, il n'était pas pour ainsi dire l'amant parfait. Trop gentil, trop attentionné. Il lui était trop acquis. Elle savait qu'elle n'avait qu'à ouvrir la bouche, cligner des yeux, sourire, et il lui offrirait tout ce qu'elle voudrait. C'était beaucoup trop facile. Et puis il était trop simple, il ne faisait jamais dans l'inattendu, dans la surprise, il se contentait de sa petite vie alors qu'elle avait toujours rêve de gloire et d'aventures. Elle le trouvait pantouflard. Et finalement elle le quitta de la manière la plus idiote qui soit, avec une cruauté monstrueuse, le jour de la répétition de leur mariage, parce qu'à Madame il fallait une répétition de mariage, comme s'il s'était agit d'un mariage princier ou de quoi que ce soit d'autres. Elle avait retrouvé son amour de jeunesse, celui qu'elle avait aimé comme jamais, complètement fascinée et subjuguée, celui pour qui elle se serait arrêtée de vivre, celui pour qui elle se serait mise en quatre, celui dont elle avait été malade d'amour, jusqu'à s'oublier elle-même car plus rien d'autre ne compter que lui et lui-seul. Son poison. Comme une drogue, elle n'allait bien que lorsqu'elle était loin de lui. Il l'a traitait comme un chien, mais c'était bien parce qu'il savait qu'elle finissait toujours par revenir. Il l'a larguait comme une vieille chaussette mais elle ne pouvait s'empêcher de retomber dans ses bras. C'était comme si sa vie était vouée à être en rotation autour de ce trou noir dont parfois elle arrivait à s'éloigner un peu trop pour ne pas être aspirée, et parfois non. Un trou noir qui l'aspirerait puis la rejetterait, une fois de plus en orbite, et le cycle se perpétuait ainsi à l'infini, ou tout du moins le temps de sa triste et petite existence. Il avait fait sa réapparition dans sa vie au moment où elle tentait de tourner la page et de s'engager avec quelqu'un d'autres, et une fois de plus elle a tout quitté. Comme le schéma est voué à se répété il l'a laissé tombé, une nouvelle fois, et aujourd'hui elle débarque à Bristol avec son petit poste de professeur d'art dramatiques dont il s'est moqué éperdument, complètement détruite et en milles morceaux.